Vous n’êtes pas sans ignorer que cette année nous célébrons le centenaire de la fin de la Grande Guerre. Nous partons aujourd’hui en cours d’histoire pour découvrir la grande épopée du pinard pendant la première guerre mondiale.
Le pinard, vin des Poilus
Dans les tranchées et à l’arrière, le pinard est le grand ami des soldats. Ces derniers ont souvent un verre de vin à la main sur les affiches publicitaires. Un quart de litre par jour en 1914, un demi en 1916, puis finalement 1 litre en 1918, les rations donnent une idée de l’importance pour l’état-major de la présence au front du « Père Pinard ». Le vin tient en effet un rôle clef lors de la première guerre mondiale. Il aide les Poilus a supporter l’horreur des tranchées, mais aussi l’ennui et l’éloignement. Ceci dit, le pinard est aussi à l’origine de nombreuses frondes des soldats contre leurs officiers. Sa consommation changea les hommes, mais aussi le vin.
Nouveau vin, nouvelle consommation
L’arrivée du vin aux armées constituait une vraie nouveauté. En effet, jusque-là « L’eau est la boisson habituelle du soldat » disait le règlement intérieur. Mais dès octobre 1914, une guerre de longue durée s’annonce, et afin d’améliorer la vie dans les tranchées, on ajouta aux troupes une ration de vin : c’était la naissance de Père Pinard. Ce vin rouge assez médiocre était un assemblage de vins à faibles degrés (Mâconnais, Beaujolais ou Charentes), avec la production à degré élevé du Languedoc Roussillon, et du Maghreb Français.
La découverte du vin pour certains soldats a entraînée une hausse de sa consommation en France après la Grande Guerre. En effet, la guerre a permis de faire connaître le vin à des populations du nord de la France. Celles-ci buvaient davantage de la bière ou de l’alcool de pommes. Le rationnement de vin a, du reste, accoutumé les hommes à sa consommation, accoutumance qu’ils ont gardé après la guerre.
Le Pinard, ciment national
Il faut savoir qu’une majeure partie de la génération ayant participé à la première guerre mondiale la voit, malgré le nombre de victimes, comme une croisade face à la barbarie germanique. De fait, plusieurs hommes politiques ne manqueront pas de demander que le pinard « soit cité à l’ordre de la Nation pour avoir concouru, à sa manière, à la victoire ». Si les chemins de fer avaient nationalisé le vin en permettant son acheminement dans toute la France, les tranchées le popularisèrent. Depuis la fin de cette guerre, le vin est considéré comme un facteur de l’unité nationale. Au même titre que la langue française.
Le vin aura définitivement changé les hommes au front, mais la consommation des hommes aura aussi changé le vin. Le pinard constitue un élément clef lors de la première guerre mondiale et est même devenu vecteur d’unité nationale.
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