Lorsque l’on est chez un caviste et que l’on doit choisir une bouteille pour le dîner, notre choix répond à deux questions : « Est-ce que le vin est bon ? » et « Le prix est-il juste ». En d’autres termes, on se base essentiellement sur le rapport qualité/prix. Mais nous pouvons aussi choisir un vin à cause de son étiquette, ou des causes qu’il défend (pratiques durables, vins bio), voire même de l’image qu’il renvoie (petit producteur local). Ces choix reflètent ce que nous sommes et une certaine vision du monde que l’on a. Mais y’a-t-il une philosophie, ou une idéologie qui rassemblent les amateurs de vin ? L’écrivain britannique Andrew Jefford a soutenu que cela devrait être le cas.
Le vinisme
Jefford nomme cette philosophie « Vinisme » (Wineism en version originale). Si ce n’est pas le nom le plus attrayant du monde, il définit un point de vue résolument progressiste, qui englobe notamment des valeurs de tolérance.
Pour Jefford, le vin célèbre la différence ! « Si vous buvez de la vodka, du whisky ou de la bière de marque, vous répétez la même expérience à chaque fois », a écrit Jefford. « Si vous buvez du vin, vous plongez dans un monde aux différences multiples », comme le millésime, le lieu, le cépage etc. Le vin nous enseigne la précieuse leçon que rien n’est jamais vraiment deux fois identique, que ce soit dans le temps ou dans l’espace et que les différences méritent le respect. Chez Aveine aussi nous pensons que chacun a ses propres goûts, et que ceux-ci doivent être respectés.
Le vin refuse également l’uniformité : il peut être rouge, blanc ou rosé, mais aussi californien, bordelais, pinot ou merlot. Il peut-être aussi pluriel, mélange de racine française dans un corps australien par exemple. Il embrasse de multiples identités et contradictions. Et plutôt que « Britain first » avec le Brexit, ou « America First« , Jefford préconise « environment first » – Partant du principe que le vin dépend de son environnement, et qu’il n’y a pas de frontières nationales dans la nature.
Plusieurs vignobles reversent par ailleurs une partie des bénéfices de la vente de certains de leurs vins à des causes caritatives. Colby Red en californie, par exemple, soutient la recherche sur les maladies cardiaques, tandis que Iron Horse Vineyards a dédié des vins à des causes progressistes comme la cuvée Rainbow, pour les droits LGBT.
S’il devait exister une philosophie du vin, voilà finalement ce qu’elle nous enseignerait : la tolérance et le respect !
Pour plus d’info, vous pouvez consulter l’article du Washington Post à ce sujet.