Si à l’antiquité, il était interdit de boire du vin pour les femmes des empires grecs et romains sous peine de mort, au 18ème siècle, il n’était toujours « pas très honorable » pour les bourgeoises de boire du vin. Et même si cette stigmatisation de la consommation s’est un peu atténuée au fil du temps, il était encore très mal vu pour une femme de manipuler le vin.
Aujourd’hui, quelques clichés subsistent mais fort heureusement, les temps ont changé et les différences entre hommes et femmes (dans le vin) commencent à s’estomper.
Entre croyances infondées…
Le vin a une place particulière dans notre société, il est à la base de nombreux rites culturels ou religieux. Sacralisé ou interdit, le sang de la vigne est toujours associé aux hommes.
Parce que, apparemment, le sang des femmes, lui, ferait tourner le vin ! D’où le fait que les femmes n’avaient pas le droit de descendre dans les caves quand elles avaient leurs règles…
D’ailleurs, il n’était pas non plus d’usage qu’elles débouchent les bouteilles et servent le vin, car ces gestes revêtaient un caractère sexuel inconvenant pour une femme.
Et faits
Pourtant, les femmes ont toujours eu un rôle dans l’Histoire du vin. Si à l’Antiquité on menaçait de mort les femmes qui consommaient du vin dans les empires grecs et romains, les femmes d’Egypte, elles, avaient toute leur place dans la production, le service et la consommation du vin. Au cours des siècles, d’autres femmes ont vu leurs noms associés à de grandes pages de l’Histoire du vin, la célèbre Veuve Cliquot, Jeanne Pommery ou Philippine de Rothschild pour ne citer qu’elles.
Si l’Histoire est à l’origine du rapport qui s’est établi entre les femmes et le vin – et entre les femmes et un grand nombre de sujets ! – plusieurs faits, soutenus par des études tendent à penser que les clichés et les stéréotypes devraient disparaître.
#1 Les hommes boivent plus de vin que les femmes
C’est vrai. Mais la différence n’est pas énorme et elle réside surtout dans les habitudes de consommations de chacun. Les hommes consomment plus de vin de manière régulière : 61% d’entre eux se considèrent comme de « grands buveurs » (c’est-à-dire qu’ils boivent du vin plusieurs fois par semaines). Les femmes quant à elles auraient tendance à consommer du vin de manière plus ponctuelle que régulière, elles seraient 56% à se considérer comme consommatrices « régulières ».
#2 Les femmes préfèrent le blanc et le rosé
Cette idée reçue est une des plus répandues : les femmes préfèreraient les vins rosés ou blancs (avec des bulles aussi) parce qu’ils seraient plus légers et plus sucrés. Plusieurs études ont confirmé que la tendance serait plutôt inverse : les femmes apprécieraient le vin le rouge dans la même proportion que les hommes. La subtilité résiderait dans le fait que la proportion des femmes qui aiment le blanc est plus forte que celle des hommes qui aiment le blanc.
Si 72% des femmes préfèrent des vins légers en alcool, elles sont 61% à favoriser le vin rouge au rosé ou au vin blanc, comme 65% des hommes.
#3 Ce sont les hommes qui choisissent le vin
En France, 65% des acheteurs de vin sont des acheteuses. Dans leurs achats de vin, les femmes montreraient des gouts plus éclectiques et plus ouverts : elles seraient plus enclines à acheter des vins qu’elles ne connaissent pas déjà, quelles n’ont jamais gouté, à tester des vins différents (natures, bio, de régions géographiques plus variées, etc.)
Et pourtant au restaurant, ce sont encore très souvent vers les hommes que les sommeliers se tournent lorsqu’il s’agit de goûter le vin…
#4 Les femmes s’y connaissent moins bien que les hommes
Ceci est valable dans un grand nombre de domaines, n’est-ce pas ? Là encore, c’est une question de perception. Les femmes ont autant de savoir que les hommes et ceci est valable dans TOUS les domaines. Mais elles ont tendance à sous-estimer leur savoir… La différence demeure donc dans la confiance en soi plus que dans la connaissance. Heureusement les jeunes générations sont plus assertives et les consommatrices se considèrent aujourd’hui comme amatrices éclairées à 36% contre 25% en 2011.
#5 La légende urbaine : le vin « féminin »
De la même manière qu’on parle de foot et de foot féminin, on parle de vin et de vin féminin. Parce que par définition le vin (comme le foot !) sont des affaires d’hommes. Et les vins de femmes seraient plus ronds, plus subtiles, plus doux, etc. en opposition à un « vrai » vin masculin, fort, tannique, etc. C’est faux. Et c’est même parfois l’inverse : certaines femmes produisent et aiment les vins tanniques et certains hommes les vins moelleux !
C’est comme s’appuyer uniquement sur le fait que les femmes auraient une sensibilité plus accrue due à leurs sens plus développés pour justifier leur talent : il s’agit surtout de passion et de travail, d’exercice des sens où hommes et femmes sont égaux, et où chacun, sans distinction de sexe, a sa sensibilité.
Chez Aveine on a tendance à dire que tous les goûts sont dans la nature.
Les temps changent
Pour le prouver, voici quelques chiffres sur les femmes et le vin aujourd’hui :
- 1/3 des œnologues sont des femmes
- Pres de 30% des chefs d’exploitations viticoles sont des femmes
- Près de 50% des promos dans les écoles de viticulture sont des étudiantes (œnologues – sommeliers)
Alors, le vin a-t-il vraiment un genre ?
La présence plus importante des femmes dans l’industrie du vin semble avoir apporté un vent de démocratisation, de désacralisation du vin, le rendant accessible à tous. Bien qu’il reste des irréductibles qui ne changeront jamais d’avis, c’est, comme toujours, par leur travail et leur détermination que les femmes prouveront que ces différences ne sont basées sur aucun fait et que les clichés disparaîtront.
Pour la fête des mères n’hésitez pas à offrir du vin, des box, et pourquoi pas un Aérateur connecté, by Aveine.