Comment évaluer le potentiel de garde d’un vin ?

Les vins ont la particularité de pouvoir être dégustés après plusieurs années de mise en bouteille. Certains, comme le Beaujolais Nouveau, sont à consommer dans leur jeunesse, pour ne pas dire immédiatement dans ce cas précis. D’autres, comme un Grand Vin de Pauillac, ne sont généralement pas à ouvrir dans leurs premières années. Surtout pas en fait ! Un temps de garde d’une vingtaine d’années est la plupart du temps nécessaire… ce qui n’est pas toujours évident ! Alors comment évaluer le potentiel de garde d’un vin ?

Les critères à retenir pour une bonne évaluation du potentiel de garde

Déterminer qu’un vin peut avoir un bon potentiel de garde nécessite de se focaliser sur les constituants du vin. Attention cependant même si nous listons ces différents composés cela ne garantit pas que le vin va forcément bien se comporter dans le temps. Il s’agit de considérations généralistes, mais qui offrent l’avantage de pouvoir se reposer sur des tendances éprouvées et reconnues. De même, ce n’est pas parce que l’un de ces constituants est en deçà de ce qu’il faudrait que le vin ne va forcément pas bien vieillir. Cela dépend souvent de son ensemble.

Le degré d’alcool

Le degré d’alcool est un premier indicateur. Plus il est élevé plus le vin peut être susceptible de se garder longtemps. L’alcool agissant comme un conservateur. Il est d’ailleurs utilisé pour certaines cosmétiques, agissant comme une barrière aux bactéries.

Le sucre

Le sucre est un formidable conservateur. Peut-être même le plus efficace ! Si vous souhaitez partir sur une garde longue tout en voulant réduire un maximum les probabilités d’avoir le sentiment d’être passé à côté du vin, orientez-vous vers les vins sucrés ! Les vins liquoreux de Sauternes sont un excellent exemple. Ils peuvent vieillir plus de 50 ans sans problème. Et c’est le cas d’autres grands liquoreux comme les Tokaï en Hongrie, les Coteaux du Layon dans la Vallée de la Loire, et de nombreux vins allemands et alsaciens élaborés à partir des cépages Riesling ou Gewürztraminer.

L’acidité

L’acidité dans le vin est primordiale ! Elle rime en réalité avec la fraicheur. Un vin a besoin d’acidité, de fraicheur pour rester vif. Donc pour tenir la distance un haut niveau d’acidité est une bonne chose, car il est susceptible de pouvoir permettre à vin de garder de la fraicheur, du « peps » à travers les années.

Les tannins

La matière tannique est d’une importance capitale, spécialement pour les vins rouges. Plus il va y avoir de tannins dans le vin plus ce dernier va pouvoir, mais aussi demander, du temps pour atteindre son pic de dégustation. Des tannins puissants nécessitent en effet l’œuvre du temps pour se polir, pour s’ouvrir, et pour s’harmoniser aux autres composants présents dans le vin. C’est l’un des facteurs les plus faciles à reconnaître : un vin trop tannique ? Laissez-lui du temps !

L’intensité aromatique rime souvent avec bon potentiel de garde

L’intensité aromatique, tout comme la concentration, est également très importante ! Ainsi plus les aromes vont être puissants et concentrés, plus ils sont susceptibles de pouvoir tenir la distance dans le temps et évoluer favorablement. De fruits frais, ils vont progressivement évoluer vers des fruits séchés, offrant ainsi, avec le mélange des deux, une complexité aromatique des plus appréciables.

Potentiel de garde du vin : l’équilibre fait tout

Bien sûr, un vin n’a pas nécessairement besoin de tous ces composés pour bien évoluer dans le temps. L’idéal est aussi de retrouver un équilibre global pour ne pas avoir un composé qui prend le pas sur tous les autres. C’est un exercice extrêmement délicat qui permet de distinguer les grands vins… et aussi les grands vignerons !

Certains vins ont aussi la particularité d’être des contre exemples et de très bien se comporter dans le temps. N’allez pas croire par exemple qu’un vin rouge de Bourgogne, qui a généralement une matière tannique légère ne puisse pas résister au temps. Ces vins sont effectivement fins et délicats mais certains sont bluffant à ce jeu. Ils se révèlent au terme de plusieurs décennies, d’une complexité et d’une constance exceptionnelles. Généralement ils ont une acidité ainsi qu’une intensité aromatique prononcées, ce qui peut expliquer cela.  

Bon à savoir

Il faut en effet arriver à déterminer quand sera le moment le plus adéquat. Il faudra aussi pouvoir patienter et disposer d’un espace de stockage suffisant, pouvant offrir des conditions propices à l’épanouissement de tels vins. Cela nécessite souvent un effort de trésorerie supplémentaire, avec par exemple l’achat d’une cave climatisée.

Toutefois, suivant les appellations, certains vins vont être à consommer jeunes, et d’autres vont nécessiter un temps de garde prolongé. Dans certains cas, bien aérer de tels vins peut aussi être une alternative judicieuse et pourrait vous aider si vous ne souhaitez pas trop attendre.  

Alors quand ?

La patience dans le monde du vin est souvent vertu ! Déterminer le potentiel de garde d’un vin et de sa plage idéale de dégustation dépendra aussi des arômes que vous appréciez retrouver dans un vin. Si vous aimez les notes de fruits frais, privilégiez une ouverture proche. Si vous préférez des arômes plus évolués, de fruits séchés, de sous-bois, de champignons, de cuir… plus vous devrez attendre ces notes qui se développent avec l’œuvre du temps. Pour finir si vous ouvrez une bouteille et que le vin vous semble fermé, essayez de l’aérer avec votre aérateur Aveine ! Une bouteille correctement aérée, même jeune peut révéler une belle histoire.

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