Benjamin Gutmann du Château Jouvente, dans « Parole de vignerons »

Le Château Jouvente est un domaine familial au cœur des Graves, repris en 2016 par David (le père) et Benjamin (le fils). Benjamin travaillait dans l’administration des relations internationales. Lorsque son père s’est lancé dans la viticulture en reprenant le Château Jouvente, il a décidé de le suivre.

Pourquoi avez-vous choisi de devenir vigneron ?

Je suis devenu vigneron un peu par hasard, et ça a été surtout du fait de l’initiative de mon père. Non pas que je l’ai subi mais que la vie est quelques fois faite de surprises et d’opportunités. Mon père qui est un très grand amateur de vin depuis ses 20 ans, et notamment de vins de Bordeaux, m’a un jour appelé pour me dire qu’il allait partir à Bordeaux trouver un domaine. C’était quelque chose à laquelle je ne croyais absolument pas. J’avais simplement le bonheur de passer quelques jours un peu loin de Paris avec mon père. On a découvert le Château Jouvente et on n’aurait pas pu imaginer avoir le coup de cœur qu’on a eu. Ni, en conséquence, changer ma vie professionnelle du jour au lendemain.

En reprenant le vignoble avec votre père en 2016, quelles ont été vos plus grandes difficultés ?

Je ne sais pas si on peut parler de difficultés, je pense que quand on opère une reconversion professionnelle c’est plutôt un défi et une question d’apprentissage. La chance qu’on a au Château Jouvente c’est qu’on est très bien entouré, notamment d’Olivier Bernadet, le responsable technique du Château Jouvente depuis sa création au début des années 1990. Donc on a pu opérer une continuité et ensuite suggérer, imposer notre propre identité. Des difficultés au quotidien je dirais que ce sont plutôt les aléas climatiques, les surprises sanitaires, la crise sanitaire. C’est-à-dire savoir gérer une crise alors qu’on peut totalement la subir et avoir cette résilience, cette force morale pour continuer à avancer. Pour moi c’est le plus grand défi auquel nous devons faire face, c’est-à-dire qu’elle éprouve notre aptitude à nous adapter à quelque chose de réellement structurel.

Qu’est-ce que vous préférez dans votre nouveau métier ?

Benjamin Gutmann Château Jouvente

Ce que je préfère dans mon nouveau métier c’est le contact humain. C’est le contact avec les gens qui m’accompagnent au quotidien au Château Jouvente, avec les travailleurs de la vigne qui font un boulot remarquable. Et c’est le contact humain aussi avec les dégustateurs, les amateurs de vin ou tout simplement le visiteur qui souhaite en apprendre davantage. Je pense que c’est ce qui participe au fait d’avoir un métier très riche.

Quel est pour vous l’engagement le plus important en tant que vigneron ?

Un des engagements les plus importants pour moi en tant que vigneron c’est de produire un vin qui procure du plaisir. C’est un vin qui permet de voyager, un vin qui permet de ne pas s’ennuyer et c’est un vin qui permet de bons moments, notamment conviviaux. En fait, mon plus grand engagement c’est aussi qu’on produise le vin que nous aimons.

Quel est votre vin préféré ?

Cuvée Solal - Château Jouvente

Je pense que je vais quand même parler d’un des vins de Château Jouvente. C’est un vin que j’aime énormément, et pour lequel j’ai beaucoup d’attachement affectif. Car le vin qui porte le prénom de mon fils. C’est donc la cuvée Solal. Solal est né lors de nos premières vendanges en 2016 et le premier jour de nos vendanges en rouge, c’était du merlot à ce moment-là. Et on a décidé de créer à cette occasion une cuvée spéciale au nom de mon fils. Cette cuvée est réalisée en vinification intégrale dans des barriques de 400l, 100% bois neuf et 20% de Petit Verdot. C’est un vin qui très équilibré, avec beaucoup de subtilité, et beaucoup de fruits bien évidemment. Et en fait ce que j’aime chez lui c’est le fait que lorsque mon fils Solal aura l’âge de boire, il pourra autant l’apprécier que moi je l’apprécie aujourd’hui.

Un accord met/vin à nous proposer ?

Des accords mets et vin on pourrait en avoir plein, et au Château Jouvente on a l’habitude de travailler avec la restauration et avec les chefs et de proposer des vins en adéquation avec ce qu’ils préparent. Mais pour moi, un très bon vin, quel qu’il soit, c’est un vin qu’on apprécie accompagné d’autres personnes et peut être sans accompagnement. Pour moi c’est là que j’adore goûter, j’adore déguster et j’adore vider une bonne bouteille de vin.

Retrouvez « Parole de vignerons », les interviews de ceux qui font le vin, sur les réseaux sociaux et sur le blog d’Aveine.

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