Dans notre article consacré aux dix vins les plus chers au monde, nous avons cité Liber Pater dans notre sélection. Mais qui est Liber Pater ? Où le trouve-t-on ?
Présentation
Tout d’abord, Liber Pater se situe du côté de Bordeaux, dans la région viticole des Graves et plus précisément à Landiras. Un vrai tour de force quand on y pense, car les vins dans le secteur se négocient plutôt dans les 10 euros la bouteille !
Le terme Liber Pater quant à lui, reprend le culte de Dionysos / Bacchus, le dieu du vin.
Enfin, la surface du vignoble fait 2,3 hectares et affiche une impressionnante densité de vignes : 20 000 pieds à l’hectare ! Les cépages utilisés sont le Castet, la Petite Vidure, le Tarnay, Le Saint Macaire et le Malbec.
Loïc Pasquet créateur de Liber Pater
Derrière Liber Pater nous retrouvons un certain Loïc Pasquet. Avant tout vigneron, il faut dire que la personne est aussi reconnue pour certaines prises de positions très engagées en faveur de Liber Pater. Cela lui a d’ailleurs valu quelques épisodes judiciaires, alimentant au passage le « buzz » autour de cette fameuse cuvée.
Une bouteille de vin à 30 000 euros !
Liber Pater vaut aujourd’hui 30 000 euros la bouteille. Ce tarif exorbitant a commencé avec le millésime 2015. Auparavant, les millésimes de ces vins se négociaient aux alentours de 5000 euros la bouteille. La raison de cette hausse « sensible » des prix s’explique dans l’utilisation à partir de 2015 de cépages exclusivement « francs de pieds ». Cela veut dire issus de cépages non greffés.
Si vous l’ignoriez sachez que la très grande majorité des vignes destinées à la production de vins sont aujourd’hui greffées. On utilise un système racinaire provenant d’une autre espèce de vignes. L’explication ? Une grande partie des vignobles à l’échelle mondiale a été décimée à la fin du 19ème siècle par un puceron minuscule, le Phylloxéra. En provenance des États-Unis, la seule parade trouvée fut de greffer le système racinaire de variétés de vignes (Vitis) qui avaient développé une résistance à ce puceron. Les vignes européennes (Vitis Vinifera) réputées pour la qualité des vins produits ont trouvé leur salut à travers cette technique de greffage.
Les particularités de Liber Pater
Deux principaux éléments différencient Liber Pater : la localisation particulière du vignoble, et donc ces fameuses vignes en francs de pieds.
La localisation de ce vignoble trouve sa singularité dans le temps. C’est l’un des points culminants de la région, à 90 mètres d’altitude dont la typologie a été façonnée au cours des millénaires. L’anticlinal de Landiras-Villagrains a ainsi fait l’objet de multiples études géologiques pour comprendre la formation du bassin d’Aquitaine. Si le sujet vous intéresse nous vous conseillons de découvrir l’ouvrage « Le goût retrouvé du vin de Bordeaux » écrit par Jacky Rigaux et Jean Rosen. Vous pourrez ainsi comprendre en détail l’histoire du terroir autour de Liber Pater.
Les vignes en francs de pieds sont l’autre caractère distinctif de Liber Pater. La très grande majorité des vignes du bordelais sont donc greffées. Or, pour Loïc Pasquet cette technique de greffage pose un problème dans le résultat final. Le vin n’aurait plus la même qualité depuis que l’on greffe les cépages. Pour étayer ces propos, quelques anciennes traces écrites sont aussi avancées. Aurait-on perdu la finesse des vins de Bordeaux ? Voici donc la théorie sur laquelle se base l’existence de Liber Pater. La promesse est de pouvoir faire découvrir l’expérience du vrai goût des vins de Bordeaux. Provocateur, mais aussi engagé.
Quel goût a Liber Pater ?
Il n’est pas aisé de goûter une telle bouteille. Ce vin n’est produit que les meilleures années et en quantité ultra limitée. 350 bouteilles pour le millésime 2015. Pour l’instant nous n’avons pu déguster que les millésimes antérieurs à 2015 qui n’étaient pas issus de vignes en francs de pieds.
Pour les plus récents, nous avons pu tout de même déguster quelques lots lors de différentes phases de vinification en nous rendant chez Liber Pater. Nous garderons notamment un sentiment assez incroyable sur le millésime 2018, alors même que le vin était sur le point d’entamer son processus de maturation. La pureté des fruits était réellement exceptionnelle ! L’impression de boire un véritable jus de fruits rouges, d’une très grande fraicheur. Ce sentiment fut extrêmement fort. Mais le sera-t-il au point de nous faire débourser 30 000 euros pour une bouteille et découvrir le « vrai goût » des vins de Bordeaux ?
Une chose est sûre, c’est que si l’occasion se présente, nous n’oublierions pas de prendre notre aérateur de vin Aveine pour déguster un tel nectar ! Les autres millésimes, tout comme la cuvée Denarius (au prix modique de 500 euros la bouteille) nous ayant clairement laissé percevoir une complexité graduelle à l’aération.
Retrouvez notre série d’articles pour tout savoir sur les vins les plus chers au monde et bien d’autres sur le blog d’Aveine.
Merci pour cette belle découverte…Bacchus, le dieu du vin