Aujourd’hui direction la Géorgie et l’Arménie : traversons les contrées mais aussi le temps, sur les premières traces du vin !
Nous allons vous faire découvrir ces deux pays de la région du Caucase pour lesquels un engouement, un renouveau se fait sentir. Nous sommes de plus en plus attachés à redécouvrir l’histoire et nous sommes fascinés par la redécouverte de cépages autochtones. Alors même si on les adore, pas de Chardonnay et de Merlot dans cet article !
La viticulture en Géorgie
De l’autre côté de la mer Noire, en Asie occidentale, la Géorgie se situe entre les latitudes 41 et 43. Ce pays n’a eu de cesse de lutter pour son indépendance au fil des siècles. Le vin y tient une place très forte, avec des traces qui remontent à plus de 8000 ans ! La fin des vendanges donne d’ailleurs lieu à une fête, la fête de Rtveli qui est très suivie. La cave à vin prend une dimension presque sacrée chez les Géorgiens, ce qui nous fait penser que nous avons tous chez Aveine un petit côté Georgien en nous !
Le processus de vinification est lui aussi resté selon les traditions ancestrales. Il se déroule généralement dans de grandes jarres en terre cuite, les Kvevris. En forme d’œuf, leur contenance varie de 800 à 3500 litres. Les Kvevris sont scellés et enterrés dans le sol pour fermenter durant une période de 5 à 6 mois. Cette méthode est classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco ! Lorsqu’elle est utilisée avec des cépages blancs, cela donne naissance au vin orange, puisque les pellicules, chargées plus ou moins en pigments, restent en contact avec le jus durant toute la durée du procédé de fermentation.
Autre élément traditionnel culte de la viticulture géorgienne, les Maranis. Ce ne sont ni plus ni moins que de grands troncs d’arbres évidés, dans lesquels on place les grappes de raisins pour les écraser et les presser. On peut difficilement faire plus typique !
Le vin en Géorgie
Avec plus de 500 cépages répertoriés les pistes ne manquent pas ! De nombreux cépages indigènes composent la Géorgie, ce qui est un énorme avantage à l’heure actuelle. Nous aimons particulièrement trouver et déguster des vins spécifiques. La difficulté majeure va être en revanche pour nous de prononcer correctement ces noms ! Ils sont également extrêmement difficiles à mémoriser. Cela peut sembler anecdotique, mais cela peut réellement freiner un développement à l’échelle internationale.
Les cépages les plus connus sont le Saperavi pour les vins rouges et le Rkatsiteli pour les vins blancs. Le Saperavi nécessite un climat chaud et offre des vins colorés avec une belle matière tannique. Il est le plus réputé. Le Rkatsiteli est un cépage blanc que l’on retrouve dans de nombreux pays ayant fait partie de l’URSS. Il est particulièrement résistant au froid et offre de gros rendements. On l’utilise également pour le vin orange.
La région viticole la plus importante se nomme Kakheti. C’est d’ailleurs dans cette région que l’on retrouve les origines du vin les plus anciennes. Une destination à faire au moins une fois dans sa vie pour tous les winelovers !
L’Arménie
Pays voisin de la Géorgie, plus au sud, sous les latitudes 41 à 39, l’Arménie offre elle aussi un bond dans le temps. On retrouve parmi les premières traces de Vitis Vinifera Silvestri, datant du néolithique. En effet dans une grotte à Areni, on a pu retrouver des amphores ayant contenu du vin en -4000 avant J-C, et même mettre à jour un chai !
Le climat en Arménie est continental avec des températures hivernales extrêmes, nécessitant dans certaines régions d’enterrer les pieds de vignes pour qu’ils puissent survivre ! Les étés sont particulièrement secs et nécessitent quant à eux de mettre en place des techniques d’irrigation.
Le vin en Arménie
La tâche pourrait sembler hardie avec plus de 400 variétés de vignes différentes. Mais de nombreux cépages autochtones ont hélas disparu de nos jours. Il n’en resterait à l’heure actuelle plus qu’une quarantaine. Citons les plus importants comme l’Areni noir que l’on retrouve en franc de pieds, et plus particulièrement dans la région qui porte le même nom. Le Khndoghni est lui très riche en tannins.
Pour les blancs, le Voskehat est réputé pour sa finesse tout comme le Kangun. Cela ne vous parle pas ? Rassurez-vous c’est normal !
La région viticole la plus importante est quant à elle la vallée d’Ararat. On y retrouve une grande variété de cépages autochtones, blancs comme rouges. A noter également que cette région est réputée pour produire des spiritueux de qualité. L’Arménie avait été désignée sous l’occupation de l’URSS pour produire ce qui était appelé à l’époque le cognac arménien ! L’image des vins arméniens avait d’ailleurs été mise en retrait durant cette période, faisant quelque peu oublier son histoire, pourtant si riche. Les vins arméniens sont donc à redécouvrir !
La Géorgie et l’Arménie, une invitation à la redécouverte du vin
S’intéresser à l’histoire du vin est une chose passionnante, surtout quand elle nous amène en Géorgie et en Arménie qui ont vu naitre le vin ! On remonte le temps tout en voyageant. Cette particularité propre au monde du vin en fait tout son charme. On s’aperçoit également que certaines pratiques ancestrales reviennent progressivement au gout du jour : vin orange, jarres…
Nous adorons pouvoir nous dire que cette passion qui nous anime semble sans limite ! Elle peut être le point de départ, ou de connexion, avec d’autres passions. Et le prétexte au voyage. Pensez-y lorsque vous aurez l’opportunité de vous rendre dans un de ces pays. Il y a de belles découvertes à faire un peu partout dans le monde, et aussi des redécouvertes !
